Depuis aussi longtemps que je m’en souvienne, je navigue entre cinéma et photographie, cherchant, à travers la lumière et les visages, des fragments d’amour, de désir, de réminiscence et de vérité, peut-être. La fiction et le documentaire tissent mon parcours, s’interpellent et s’entremêlent, tout comme mes images fixes dialoguent avec mes écrits cinématographiques. Je sonde les zones de friction entre l’intime, les corps, les villes et les récits qui nous aident à appréhender le réel. Mon travail circule entre la fiction, le documentaire, la photographie et l’écriture, comme autant de façons de saisir les failles, les désirs et les métamorphoses qui traversent une époque.
Trois de mes courts métrages (Saudade, Apparences, Fatale) ont été choisis pour être présentés au festival Côté Court. Ils invitent le public à s’immerger dans l’exploration de l’identié et de l’intime. Formé aux Ateliers Varan, j’ai appris à capter le réel, à composer avec les instants imprévus. j’ai cherché à faire de chaque court métrage un fragment de roman intérieur projeté sur l’écran.
Cinéma et images en mouvement
Au cinéma, mes films interrogent l’amour, l’identité, le désir et la transformation personnelle, souvent à travers des personnages en marge, en perte d’identité ou en transition (cf. La vilaine).
Mon travail de directeur de la photographie (voire ci-dessous), en fiction comme en documentaire, se nourrit d’une attention presque tactile à la lumière et aux visages, y compris pour des projets musicaux, comme des clips et des backstages. (IMDB)
Mon travail de directeur de la photographie (voire ci-dessous), en fiction comme en documentaire, se nourrit d’une attention presque tactile à la lumière et aux visages, y compris pour des projets musicaux, comme des clips et des backstages. (IMDB)
Photographie, corps et territoires
La photographie est pour moi un laboratoire silencieux où je peux approcher les corps, les gestes et les paysages urbains avec une intensité différente. Entre portraits, modes de vie, espaces publics et fragments de solitude, j’utilise l’image fixe comme un champ d’expérimentation pour nourrir mon écriture filmique. Dans ce va-et-vient constant entre photographie, écrits instantanés et cinéma, je construis un langage visuel qui oscille entre documentaire et rêverie, entre précision journalistique et dérive mélancolique.
Journalisme et regard politique
En parallèle, mon métier de photoreporter m’a amené à réaliser des reportages vidéo (JRI) et des clichés pour des journaux européens renommés, comme La Repubblica, la Tribune de Genève ou Le Soir de Bruxelles. J’ai développé une affection particulière pour les portraits et les récits centrés sur des événements spécifiques. J’ai couvert divers sujets politiques, y compris les élections de 2017, ainsi que des problématiques culturelles et sociales, en mettant l’accent sur les individus tout en analysant les dynamiques de pouvoir qui sous-tendent notre société. Ce travail nourrit régulièrement mon cinéma, qui garde la trace de cette attention au réel, aux voix multiples et aux contradictions du présent.
De 2015 à 2018, mon engagement au festival Côté court, à Pantin, comme attaché de communication, photographe et chargé des partenaires pour les dotations des prix, m’a permis d’expérimenter d’autres formes de récit, plus collectives. Pour les 25 ans du festival, j’ai conçu une série de portraits filmés (5 mots pour Côté court) où j’invitais les invités à jouer avec cinq mots par jour pendant dix jours, une sorte de cadavre exquis mental qui interrogeait la mémoire et le langage.
Écriture, roman et projets à venir
En 2015, j’ai publié un roman "cinématographique", Projection, qui plonge dans l’esprit d’un auteur déchiré, entre fantasme et réalité, comme un long plan-séquence mental. Je développe aujourd’hui un long métrage inspiré de ce texte et travaille à la création d’un atelier de cinéma où transmettre cette manière de mêler regard documentaire, sens du cadre et écriture "instantanée" (écrire et être dans l’instant présent), avec des élèves comédiens de conservatoires.